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Vrai ou Faux lhassa ?

Il en est qui prétendent que le lhassa apso tel qu’on le voit aujourd’hui est loin de celui qui fut importé au début du XX° siècle par des précurseurs comme Mrs et Mr Bailey … et l’histoire recommence.

J’en veux pour preuve ce qui se passe aujourd’hui. Si l’observation est bonne les moyens pour revenir en arrière sont tout simplement anarchiques et quelque fois même désastreux. Je voudrais voir ce que seront ces chiens dans vingt ans. Vraisemblablement que nous obtiendrons le même chien qu’aujourd’hui et qu’au lieu d’enrichir la race nous l’aurons appauvrie.

Il faut tout de même comparer ce qui est comparable. Ce petit chien venu d’un pays fermé au monde extérieur avait peu de chance d’être vacciné et déparasité comme nos chiens occidentaux le sont. Les dépistages de toutes sortes font que l’on éradique certaines maladies et que l’on en dépiste d’autres. Nos chiens sont « sains » ou pratiquement sains. La nourriture est beaucoup plus performante aujourd’hui. Tous ces facteurs jouent.

Ce n’est pas en sélectionnant les nains (avec les malformations qui s’en suivent) que nous retrouverons le type initial. Il faut savoir faire la distinction entre le nain et le petit. Le nanisme ne doit pas être un critère de sélection (pattes torses défaut de construction) en revanche sélectionner les petits gabarits c’est l’avenir de la race.

J’ai reçu un email d’une éleveuse Allemande qui m’a affirmé qu’elle avait le « phénotype tibétain » dans ses lignées. Si l’on s’en réfère à l’exposition de Montpellier en janvier 2005, jugé par son amie Kerstin Hendrich, le phénotype tibétain  est loin d’être fixé. Le mâle et la femelle, frère et sœur de la même portée étaient aussi dissemblables que peuvent l’être une paire de chaussures de luxe et des "godillots".

Le mâle : Chang Po Chu Nyima von Tri Song, était gris, petit un peu long mais comme il se présentait mal il était difficile de voir s’il marchait comme un lhassa (il avait la tête au sol) il a, cependant, obtenu le CAC/CACIB.

La femelle : Cha Tri Chu Nyima von Tri Song, était rousse, grande (27 cm aux dires d’une éleveuse bien connue sur les rings), poil sec et cassant (loin du poil de chèvre) pas d’épaule (nécessaire au chien de montagne) un dos court (par conséquent) parce qu’une encolure immense (genre girafe), obtenu le CAC/CACIB et BOB.

Ces deux chiens n’avaient en fait de phénotype tibétain que dans le nom qu’ils portaient. En revanche j’aurais davantage aimé connaître leur « génotype ». Mais çà c’est le grand mystère des éleveurs outre Rhin (appartenant au KTR).

Des vieilles lignées nous en avons en France, nous avons des éleveurs de la première heure qui ont su garder leur type. J’en veux pour preuve la réflexion qu’un juge Français bien connu avait fait à Madame Hélène Masset alors qu’il lui déclassait ses chiens au profit de chiens de type américain : « vous avez de très bonnes souches, conservez les bien nous en aurons besoin un jour ». C’est un peu dur à entendre d’autant que, courtisan en diable, il a aujourd’hui, pour regagner certaines faveurs du club en place, rejoint ce groupe d’illuminés.

Pour l’avenir du beau lhassa-apso il serait temps de retrousser nos manches et d’avoir un programme de sélection qui tienne la route. Pour cela il est nécessaire de travailler tous ensemble.

Joëlle G. Nambotin Gobbi