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LE LHASSA APSO

Thèse de Cathy Marley, élevage américain « Kai-La-Sha »

(l’étude du standard est celui de l’AKC et non pas de la FCI d’où certaines différences)

 traduction de J.G. Nambotin Gobbi

Qu’est-ce qui est à l’origine du Tibet ? En un mot : le Tibet. Plusieurs espèces ont indéniablement été réalisées par l’homme, avec un total mépris de la sélection naturelle d’un environnement particulier. Les espèces tibétaines sont manifestement les plus purs produits de la nature. Il y a quatre espèces canines tibétaines reconnues. Parmi celle-ci, le lhassa-apso porte véritablement le label « made in Tibet ».

Le Tibet est situé sur un haut plateau (en grande partie au dessus de 4000 mètres) relié du sud à l’ouest par l’Himalaya (8700 m) et au nord par le Kulum Shan (7500m). Puisque la latitude du plateau du plateau est de 30 à 35°, identique à celle de la Floride du nord, la radiation solaire intense est presque tropicale alors que l’altitude conserve des températures presque arctiques. Le climat du plateau est aride et froid, passant d’une steppe avec pâturages à un vrai désert élevé sur le plateau du Chang Tang dans le nord. L’agriculture se trouve dans les vallées, irriguées au fil des années, par un débit glacial provenant des chaînes alentours. Depuis des siècles, les Tibétains vivent et élèvent leurs animaux domestiques dans ce climat inhospitalier ; une vie régie par les montagnes.

La préhistoire du Tibet est très peu connue mais on pense que ce vaste pays, de plus d’un million cinq cent mille kilomètres carrés, était habité par des tribus de gardiens de troupeaux et de chasseurs nomades. Ces peuplades avaient des contacts entre elles et avaient mis en place des réseaux de communications avec la Chine, les Indes, la Mongolie et la Russie.

L’histoire du Tibet commence au sixième siècle avec le royaume de Yarlung situé dans le sud. Strongsten Gampo, chef puissant à cette époque, étendit son territoire au Népal, Kokonor, Turkestan et en Chine. Strongtsen Gampo épousa la princesse Chinoise de la dynastie Tang, Wen Ch’Eng qui, avec l’aide de la princesse népalaise Bribstum, introduisit le bouddhisme au Tibet. Les monastères bouddhistes commencèrent à apparaître à la fin du huitième siècle.

En 1206, Gensis Khan envahit le Tibet central. En se rendant, les Tibétains préservèrent leur droit à l’autonomie. Sous le petit-fils de Gensis Khan, Kuslaï Khan, le Tibet perd la plus grande partie de son indépendance en étant gouverné par la nouvelle capitale chinoise Beijing. Après Kuslaï Khan le pouvoir mongol s’affaiblit au Tibet.

Au 16° siècle, le bureau du Dalaï Lama est créé afin d’établir le même contrôle sur les tribus et une période de paix relative s’installa.

Au 18° siècle, les Chinois envahirent le Tibet et occupèrent Lhassa ; Le Bhoutan envahit par la suite, à son tour, le Tibet emmenant avec lui les Anglais.

La première mission d’exploration anglaise eut lieu au 19° siècle, elle eut pour but le monastère de Tashi Lumpo. Plus tard, en 1904, une mission atteignit Lhassa pour mettre en place des accords commerciaux. Des lhassa-apsos ont commencé à apparaître en Angleterre peu de temps après.

Lorsque la république chinoise fut proclamée, le Dalaï Lama expulsa la garnison chinoise et déclara l’indépendance du Tibet. Les Chinois ne reconnurent jamais l’indépendance et, comme nous le savons, envahirent de nouveau le Tibet en 1959.

En 1920, des récits furent rapportés, par des explorateurs britanniques, sur des chiens fascinants. Une de ces descriptions, qui parut dans un magazine la même année, est à la base du standard actuel du lhassa apso. C’est à la fin de l’année 1920 que le colonel FM Bailey, membre de la mission politique au Tibet, importa quelques lhassa-apsos en Grande Bretagne.

Des amis des Bailey, Sydnam Cutting et sa femme, visitèrent le Tibet en 1930 et, à leur tour, importèrent des lhassa-apsos en Amérique. Les Cuttings importèrent de nouveau d’autres lhassa apsos, établissant ainsi la lignée des Hamilton, espérant préserver les caractéristiques uniques de la race, ainsi qu’elles avaient été observées par les visiteurs venus de l’ouest.

En tant que biologiste et physicienne et durant ces 23 dernières années éleveuse de lhassa-apsos, j’ai toujours été fascinée par les aspects physiologiques et le développement du lhassa-apso. Comment ce petit chien a-t-il pu exister ? Ma première idée est que le lhassa-apso est le seul vrai produit de son environnement, de la même manière que le sont les races esquimaudes. La seconde, que j’espère vous démontrer, est comment les caractères physiques et mentaux des lhassa-apsos représentent une stratégie de survie selon les caractéristiques de la race et la nécessité de maintenir ces caractéristiques naturelles intactes. L’altitude, les températures extrêmes, le manque de pluie et le terrain rude ont fait du plateau tibétain l’une des régions habitées de la terre la plus pénible. Chacun de ces facteurs exerce sa propre influence sur les espèces qui y vivent. Les animaux domestiques du Tibet ont très peu de différences avec les espèces sauvages. La raison essentielle à cela est que l’environnement ne permet que peu de changements. Le yak n’est pas un animal que l’on choisirait comme bête de somme. Dans les hauts cols himalayens, le bœuf sauvage domestiqué est le seul capable de cette tâche. Nous examinerons chacun des défis de la nature ainsi que leur influence sur la construction et le tempérament du lhassa-apso.

1-      LE CLIMAT

Dans son livre « Mon Tibet », basé sur un grand périple tibétain, Galien ORwell remarque la ressemblance bizarre entre la sierra de l’est californien avec le plateau tibétain. En réalité, le type le plus tibétain que nous ayons aux Etats-Unis se trouve probablement au sommet du Mont Whitney en Californie. Son rempart aride en granit sort brutalement du désert du Mojave à une hauteur de 4348 mètres, altitude similaire à une grande partie du plateau tibétain. A cette altitude, le vent est perpétuellement froid alors que le soleil descend sans clémence dans un ciel indigo. Même pendant la journée, la température, à quelques kilomètres du désert, atteint 49° centigrade tandis qu’au sommet de la montagne elle atteint un température en dessous de zéro degré la nuit.

L’atmosphère, à cette altitude, est si légère et l’oxygène si rare que des jeunes gens en bonne santé peuvent développer, brutalement, un œdème pulmonaire et mourir s’ils ne sont pas évacués rapidement à vers une altitude plus basse. C’est ce genre de climat qui a façonné le lhassa-apso. Il s’est développé plus par chance que par dessein.

D’après ce que nous savons des Tibétains, il est peu probable qu’ils aient fait un élevage sélectif dans le sens où nous le comprenons. Autrefois, les Tibétains étaient des chasseurs et des gardiens de troupeaux. Les bergers ont toujours dépendu des chiens. De grands chiens pour chasser et surveiller les troupeaux, des moyens pour les garder et les petits comme compagnons et gardiens à l’intérieur des tentes. Sans invoquer les croyances religieuses particulières, nous savons que les chiens ont toujours été importants pour les Tibétains. Les Tibétains ayant une vie humble et rigoureuse ne pouvaient offrir que peu de confort à leurs animaux. Comme les chiens esquimaux, le lhassa-apso partageait les épreuves de la vie de ses maîtres et survivait ou mourait selon qu’il gagnait ou non les défis de l’environnement ou guérissait des maladies ou des parasites.

La première exigence du climat himalayen est qu’un animal doit être capable de conserver sa chaleur. La chaleur est fabriquée comme un sous produit du métabolisme : l’élimination des calories alimentaires. Le tissu qui possède la plus importante activité métabolique est le muscle. Les os et la graisse sont moins actifs au niveau métabolique. De plus, la graisse a d’excellente qualité d’isolation. Un chien adapté au froid aura un corps d’une masse musculaire et graisseuse substantielle et d’une masse osseuse moins importante qu’un chien adapté à un climat tempéré.

Alors que la qualité de chaleur produite par un animal est proportionnelle à sa masse ou à son volume, la perte de chaleur se fait par la surface du corps. Comme tout autre surface, la surface du corps est proportionnelle à sa hauteur par sa longueur. Le rapport de la masse par la surface à une grande importance dans un climat froid. Les petits animaux ont une surface plus importante par rapport à leur masse que les grands. Les animaux maigres à longues pattes ont une surface plus importante que les animaux trapus à pattes courtes. Afin de limiter la perte de chaleur, le corps doit être le plus compact possible et les extrémités les plus courtes possible. La perte de chaleur doit donc être limitée par l’isolation de la surface. Un tissu graisseux, sous cutanés et une fourrure double, efficace et dense, aideront à conserver la chaleur. Même au niveau des humains, nous identifions l’influence du climat sur le type corporel des habitants. Les esquimaux sont petits et corpulents avec des extrémités courtes ainsi qu’un important pourcentage de graisse. Certaines tribus d’Afrique Equatoriale présentent exactement la configuration inverse : un corps long et maigre, une surface importante, peu de graisse.

Stratégie de la préservation de la chaleur : maximiser la masse (muscle), minimiser la surface (extrémités plus courtes, corps compact) et isoler (fourrure, graisse).

Le second défi climatique est celui de la chaleur et de la radiation solaire. La fourrure, qui isole du froid, peu protéger de la chaleur et de la radiation extrêmement lumineuse des UV. Un chapeau et un parasol seraient utiles. Le halètement, qui utilise le volume pulmonaire pour expulser l’air, est efficace face à l’humidité du désert.

Stratégie pour combattre la chaleur et la radiation solaire : se couvrir (fourrure, queue sur le dos) et respirer (volume important des poumons).

 

2-      L’ALTITUDE

L’altitude élevée représente l’unique préoccupation des animaux. Quelques unes des adaptations remarquées dans les populations humaines sont très peu connues, même de nos jours Pour vivre confortablement à plus de 4500 mètres d’altitude, cela demande non seulement une bonne capacité respiratoire mais également une modification de la chimie cellulaire. Toutes les populations des montagnes ont développé un nombre important de globules rouges et une concentration d’hémoglobine élevée afin d’extraire plus d’oxygène de l’air allégé.

Stratégie des animaux en altitude, comme celle des hommes : capacité respiratoire élevée (grands poumons, bonnes voies respiratoires), structure efficace (élimination de la masse non essentielle en excès) et parfois, adaptation chimique.

 

3-      LE TERRAIN

Le territoire tibétain se résume en trois mots : montées et descentes. Il y a des millions d’années, le continent indien s’est brisé lentement sur le continent asiatique, façonnant l’Himalaya et soulevant le plateau tibétain. Un processus géologique qui continue de nos jours. Toute la région soulevée s’est entourée de rangées innombrables de Montagnes plus petites. La surface y est aride, rocheuse et poussiéreuse où il n’y a pas énormément de terrains plats. L’homme et l’animal doivent avoir une bonne capacité à grimper, des jambes fortes et sures, résistantes et bien protégées. Les corps doivent être bâtis plus pour l’endurance que pour la rapidité, pour marcher, grimper et sauter plus que pour trotter et courir comme le font les animaux des plaines.

Stratégie du terrain se caractérise par : de bons pieds, une bonne capacité à grimper et à sauter.

En résumé, les différentes stratégies d’adaptation étant à la base du type lhassa-apso sont triples :

-         Contre le froid et la chaleur : maximiser la masse (muscle) et minimiser la surface (extrémités courtes, corps compact) et isoler (fourrure, graisse).

-         Contre l’altitude : capacité respiratoire élevée (poumons larges, bonnes voies respiratoires), efficacité structurale (élimination de la masse non essentielle en excès).

-         Contre le terrain : bonnes pattes, bonne capacité à grimper et à sauter.

 

Examinons maintenant le lhassa-apso point par point, comme le fait le standard, et tentons de comprendre en détail comment le lhassa-apso s’accommode des contraintes du Tibet.

 

LE CARACTERE : JOYEUX ET AUTORITAIRE MAIS RESERVE ENVERS LES ETRANGERS

Pour remplir sa fonction de gardien, le lhassa-apso doit être calme, intelligent, alerte et indépendant. La suspicion du lhassa-apso vis-à-vis des étrangers est un attribut prisé par les Tibétains. Bien qu’il puisse être extrêmement sensible, affectueux et enjoué avec les intimes, il ne perd jamais son sang froid. Le lhassa-apso ne peut pas être gaspilleur en énergie, ni nerveux, ni hyperactif. Il ne doit pas être hargneux ni craintif ni se dérober. C’est un compagnon naturellement digne et sensible mais il n’est pas anxieux de façon exagérée, selon l’avis de ses propriétaires.

Le chien d’exposition a une personnalité quelque peu différente, il doit être indépendant et docile, désireux de plaire, avec une tendance à l’hyperactivité. Les lhassa-apsos de tempérament typique ne font, pas souvent, de bons chiens d’exposition (quel chien sensé passerait une journée à courir en cercle et à poser en compagnie d’un groupe d’autres fous, faisant la même chose ?) La question est de savoir si nous pouvons changer cette race pour le spectacle ?

 

LA TAILLE : VARIABLE MAIS D’ENVIRON 10 à 11 POUCES AU GARROT POUR LES MÂLES, LES FEMELLES SONT LEGEREMENT PLUS PETITES

Un animal de montagne n’a pas d’obligation de taille. En outre, la fonction du lhassa-apso en tant que gardien d’intérieur suggère une taille plus pratique. En fait, le lhassa-apso est aussi petit qu’un chien pourrait l’être pour vivre sous le climat tibétain. La raison à cela est que la chaleur est produite par le volume entier de l’animal tandis que la perte de chaleur se fait par la surface.

Lorsque la surface d’un animal diminue, son volume diminue encore plus vite (surface = longueur x hauteur / volume = longueur x hauteur x largeur).

En exposition on a tendance à exagérer la longueur et à réduire la hauteur apparente des chiens, en particulier des petits chiens. Les éleveurs ont répondu à cette pression en sélectionnant des chiens plus grands et plus trapus. La taille de la plupart des chiens a augmentée dans notre pays au point qu’un lhassa-apso de taille correcte aurait l’air anormalement petit. Pour ces juges qui ont du mal à garder en tête l’image d’un chien de 11 pouces, je suggèrerai l’apport d’une feuille de papier à lettre (format américain) parce qu’elle mesure 11 pouces de longueur comme référence.

 

LES COULEURS : TOUTES LES COULEURS SONT ADMISES, AVEC OU SANS EXTREMITES FONCEES AUX OREILLES ET A LA BARBE

Aucune couleur particulière n’avantage le lhassa-apso pour sa survie. L’importance de la lumière du soleil au Tibet favorise les yeux foncés et la pigmentation de la truffe qui résistent ainsi aux coups de soleil.

 

LA FORME DU CORPS : LA LONGUEUR DE L’EPAULE A LA CROUPE EST PLUS LONGUE QUE LA HAUTEUR AU GARROT, COTES PRONONCEES, DES REINS FORTS, DES PATTES ET DES CUISSES BIEN DEVELOPPEES

Le lhassa-apso a un corps développé pour lui permettre de vivre au Tibet. Il est, par obligation, un chien « triangulaire ». La conservation de la chaleur nécessite deux choses : la masse musculaire devant être maximisée pour la production de la chaleur et les membres devant être aussi courts que possible pour minimiser la perte de chaleur. Une ébauche rectangulaire permet la conservation de chaleur et la longueur du corps, alors nécessaire, s’accommode de poumons importants pour la respiration en altitude. En raison de cette altitudes les poumons se doivent d’être volumineux par rapport à la taille du chien et capables d’un développement considérable. La meilleure forme de poitrine n’est pas celle de « barrique » à laquelle il manque la possibilité de se développer mais plutôt une poitrine arrondie avec des côtes longues et penchées. La capacité de la poitrine est atteinte en allongeant la sa cavité plutôt qu’en travaillant la forme du corps. En outre la tendance à l’allongement du corps est empêchée par la nécessité de conserver la chaleur. La forme du corps du lhassa-apso est le résultat d’une série de compromis en évitant les extrêmes.

Comme nous l’avons dit ci-dessus, l’exposition a eu tendance à changer la forme du chien pour en faire un chien plus grand, au corps plus court. En faisant ça, la masse produisant la chaleur a été sacrifiée ainsi que la longueur de la cage thoracique nécessaire à la survie de l’animal dans l’environnement tibétain. Bien qu’un corps trop long amène avec lui une ossature lourde, incompatible avec l’agilité de la race, un corps très court n’aura pas une longueur ou une masse de côtes assez importante pour permettre la survie de l’animal dans l’Himalaya. Les corps « longs » ne devraient pas avoir la connotation négative qu’ils ont souvent parmi les « éleveurs d’exposition ».

Un terrain rude nécessite une bonne capacité à grimper. Des reins forts et courts procurent la force nécessaire. Nous savons que pour produire et conserver la chaleur le chien doit être relativement massif, principalement au niveau musculaire. En outre, le besoin de compétence et d’agilité limite la masse. Le compromis est donc un chien qui a plus de muscles par rapport à sa taille en même temps qu’une ossature moins importante et plus courte que la normale par rapport à ses muscles.

Alors que le standard ne parle pas du mouvement, l’environnement dicte une allure efficace et économique, allure partagée par d’autres espèces animales vivant dans les montagnes. A la maison, comme compagnon et gardien, le lhassa-apso aime s’installer sur un mur de haut duquel il peut observer les intrus. En outre, en voyage, le lhassa-apso est capable de couvrir de longues distances dans les chemins rocheux et montagneux, courant devant les yaks et les chevaux peu rapides. Il avance par bonds et par sauts, choisissant son chemin lentement et galope sur de courtes distances. Son arrière main doit, pour bondir et pivoter, être capable de placer ses pattes arrière sous son corps. Ses reins doivent être forts et très flexibles et ne doivent jamais être faibles ou creux et la croupe doit être « normalement » angulaire, jamais plate ou cambrée (un cavalier averti qui recherche un cheval l’achètera avec une croupe bien arrondie et refusera le type « arabe » avec une croupe plate, donc, construit pour le trot). Lorsque le lhassa-apso trotte nous souhaitons une allure la plus économique qui soit. Le trot est l’allure type du canidé sauvage pour couvrir de longues distances et laisse, pour ce faire, une piste unique. Certains lhassa-apsos, avec leurs pattes légèrement raccourcies et une masse relative plus importante, ne peuvent pas obtenir une trajectoire parfaite alors que nous ne voulons pas voir une allure basée sur le bond ou sur le dandinement de l’espèce chinoise.

L’exposition moderne a eu tendance à standardiser l’allure pour toutes les races et l’on cherche l’allure qui paraît le mieux dans un petit cercle et lors d’un trot rapide. Le trot n’est peut-être pas l’allure de base pour un animal qui passe le plus clair de son temps à sauter et à marcher. En fait, personne ne peut dire si un lhassa-apso bien construit doit avoir une belle allure au trot, cela n’a d’ailleurs pas grand-chose à voir avec le fait d’être le plus beau lhassa-apso (ou le plus type). Le lhassa-apso doit donner l’impression de se déplacer sans effort, d’une manière souple et harmonieuse. La force, l’agilité, l’assurance des appuis, l’endurance et l’économie dans le mouvement sont les garanties d’un vrai lhassa-apso, une action exagérée dans l’allure est atypique.

 

LA FOURRURE : LOURDE, DROITE, DURE, NI LAINEUSE NI SOYEUSE, D’UNE BONNE LONGUEUR ET TRÈS EPAISSE 

C’est la seule fourrure dont le lhassa-apso a besoin comme protection et isolation. Une certaine quantité de sous poils pourrait être bénéfique à l’animal pour la rendre imperméable au vent, les fourrures soyeuses et laineuses offrant moins de protection.

La fourrure type du lhassa-apso pose problème lors de l’exposition. Les exposants préfèrent des fourrures plus volumineuses de façon à pouvoir être sculptées pour dissimuler les défauts du chien et changer ainsi sa silhouette. Au Tibet, ces dernières constitueraient un réel handicap, c’est pourquoi les voyageurs reconnaissent y avoir vu peu de sujets avec ce type de fourrure.

Il y a, également, un mal entendu avec le terme « bonne longueur ». Cela ne signifie pas « long jusqu’à terre ». Le standard veut que le chien ait de longs poils sur tout le corps et non comme l’afghan. Pénaliser un chien sur l’inexpérience de son toiletteur n’améliorera jamais la race. En fat, récompenser un toilettage excessif est nuisible au bien être et à la santé des animaux qui ne doivent pas passer leur vie assis sur une table. Un chien avec une bonne qualité de fourrure, avec une longueur suffisante sur toute la surface du corps même si, à quelques endroits, le poil est abîmé suite à des jeux violents ou à des exercices extérieurs, est préférable à un animal impeccablement présenté avec une fourrure immense d’un type inapproprié.

 

MACHOIRES ET CHANFREIN : LA MACHOIRE EST PREFEREE DE NIVEAU OU LEGEREMENT PROGNATHE, UN CHANFREIN DE LONGUEUR MOYENNE, UN NEZ CARRE EST INACCEPTABLE

Le nez du lhassa-apso est un compromis entre :

-         raccourcir pour conserver la chaleur

-         nécessité d’une cavité nasale d’une longueur adéquate pour réchauffer et humidifier l’air inspiré.

sur un tiers de la longueur totale de la tête, il est à mi-chemin entre la tête normale du loup et la tête extrêmement raccourcie de quelques races d’agrément. Le standard original adopté en 1934 en Grande Bretagne et aux Etats-Unis indiquait que « les mâchoires sont bien de niveau ou légèrement prognathe ». Le terme « mâchoires de niveau » signifie que les mâchoires inférieure et supérieure sont de même longueur. Une occlusion dentaire qui serait horizontale, en ciseaux inversés. »

En 1978, le standard américain avait changé le terme de « bouche » par « mors » ce qui modifie beaucoup le sens. Une mâchoire de niveau signifie que les dents peuvent être horizontales en ciseaux inversés, alors que le terme « mors » ne représente que la position en pince. Ce changement de terme a amené une confusion. Cette modification fut donc refusée en 1978.

Le standard anglais a subit deux modifications depuis 1934. Les Anglais souhaitaient une tête de type chinois avec un nez retroussé. Le dernier changement, accepté par la FC, fut rejeté par l’Australie. Le nouveau standard Anglais concernait la dentition et décrivait des dents plantées en ligne droite, ce fut l’une des objections des Australiens (les dents en ligne droite étant une caractéristique du boxer et du bulldog ainsi que d’autres espèces similaires mais pas celle du lhassa-apso).

En adoptant ces changements on a ignoré le fait qu’à l’origine, les chiens venant de l’Himalaya comme cadeau du Dale Lama ou simplement importés par les Ailey et les Cutter avaient des bouches en ciseau et non pas prognathes comme les lhassa-apsos anglais d’aujourd’hui. Des photos et des descriptions de la race des années trente et quarante le démontrent clairement. Même une description de la race datant de 1901 disait : « une mâchoire plutôt droite », mais à choisir une mâchoire en ciseau supérieur est préférable à une mâchoire légèrement prognathe. Maintenant à vous de décider quel type de lhassa-apso représente la vrai race : le lhassa-apso anglais actuel ou le lhassa-apso tibétain à ses origines.

Face à ces arguments historiques, il y avait des arguments biologiques. La gueule prognathe où il n’y a pas d’occlusion entre les incisives supérieures et inférieures, n’est pas une mâchoire saine et conduira à la perte des dents. Les dents sont gardées en bonne santé par contact et pression des dents de la mâchoire opposée. Sans cette pression les dents se déchaussent et cela cause leur perte.

Chez un chien qui ne peut pas attendre à beaucoup d’aide de la part d’un dentiste, le manque d’occlusion des dents du fond cause des décès lors de la naissance car le cordon ombilical n’est pas correctement coupé. Une mâchoire vers le bas, où les incisives supérieures et inférieures ne se touchent pas, n’est pas saine et a un inconvénient biologique, ce n’est pas une dentition correcte pour un chien du Tibet.

Notre petit chien du Tibet pourrait utiliser l’ensemble de ses bonnes dents. Celles-ci seraient bien utiles s’il devait attraper un rongeur occasionnel pour compléter son régime. Trop souvent, nous voyons des dents à racines courtes qui tombent prématurément. Ces caractères dentaires anormaux, dont la plupart sont activement recherchés par des éleveurs de l’ouest abusés, sont de réels inconvénients pour les chiens du Tibet.

 

LA TETE : TETE FORTE AVEC DE BONS YEUX, DE BONNES MOUSTACHES ET UNE BARBE, CRANE ETROIT TOMBANT DERRIERE LES YEUX DE FACON MARQUEE, PAS PLAT MAIS PAS ARRONDI NI AVEC LA FORME D’UNE POMME. CHANFREIN DROIT DE BONNE LONGUEUR, TRUFFE NOIRE. LA LONGUEUR DU BOUT DE LA TRUFFE A L’ŒIL REPRESENTE ENVIRON UN TIERS DE LA LONGUEUR TOTALE DE LA TRUFFE A L’ARRIERE DU CRANE.

Les poils de la tête sont la protection idéale contre le froid, le vent, la poussière et le soleil.La partie avant rectiligne de la face est importante, cela permet les passages d’air plus efficaces. En dehors de l’expression déplaisante de la mauvaise dentition que créé un museau raccourci, la diminution du passage de l’air est certainement hautement nuisible. De plus, un nez très court est accompagné de problèmes respiratoires résultant de palais redondants, de cavités nasales rétrécies et d’une production de mucus plus importante pour compenser la tendance à l’assèchement. Les narines doivent avoir une bonne taille. Un nez trop petit, trop court ou étroit serait mortel en altitude.

En Grande Bretagne et sur le continent, le « menton » est un composant essentiel de l’expression du lhassa-apso. Je trouve évident de contredire ce point de vue. Avec une mâchoire correcte, on ne voit le menton que chez les animaux avec un petit nez retroussé et des babines supérieures courtes. Un chanfrein approprié est essentiel pour survivre, dans les premières descriptions il est mentionné un nez pointu ou proéminent. Si le lhassa-apso à un nez large et des narines bien ouvertes, il aura tendance à remonter la babine inférieure en rapport avec la taille du nez. Si le nez est droit, la seule façon d’avoir un menton proéminent est d’avoir un prognathisme exagéré comme le bulldog. Un petit nez retroussé avec une babine supérieure courte est un trait distinctif chinois que l’on ne voit pas chez les tibétains mais qui est caractéristique chez le chin, carlin, pékinois et shih-tzu. Le lhassa-apso a une truffe large et une mâchoire horizontale dans laquelle les dents peuvent être soit droites soit légèrement prognathes.

Il y a encore une autre caractéristique chez le lhassa-apso concernant la tête et non mentionnée dans le standard. Le lhassa-apso a un os molaire proéminent, ce qui fait que les yeux ont une position plus frontale que chez les autres chiens, ce qui protège les yeux de la poussière, des blessures, du froid et de la dessiccation. Cet os supporte la moitié externe de l’œil et donne un œil en forme d’amande. Sans cet os plutôt proéminent, placé juste en dessous et derrière l’oreille, les paupières ne sont pas soutenues et ont une tendance à sortir du globe oculaire, rendant l’œil plus rond et plus exorbité, l’exposant aux blessures et à la sécheresse. Ce placement frontal de l’œil est une caractéristique de la tête des races tibétaines qui partagent « l’expression tibétaine » (le placement frontal de l’œil contribue donc à une bonne vision binoculaire, nécessaire pour un chien sentinelle). Cet os molaire est un os facial qui s’ajoute à la largeur de la tête au niveau des yeux et ne doit pas être confondu, ni avec le crâne qui est étroit, ni avec l’arche zygomatique. « L’arche zygomatique » est un groupe d’os, situé bien derrière les yeux, qui permet aux muscles de marcher. Chez le lhassa-apso, cette arche est longue et aplatie plutôt que ronde et proéminente.

Dans les années 1930/1940, une espèce non tibétaine est apparue aux Etats-Unis et a fortement influé sur cette race. Les descriptions précoces de ce chien mentionnent « une tête comme … un terrier ». Une tête prognathe était indésirable, le nez était décrit comme pointu. C’est la tête que l’on trouve encore de nos jours au Tibet. Malheureusement, il y a peu de chien aux Etats-Unis qui possèdent une tête vraiment typique et correcte, ce qui fait que les juges ont peu d’occasion de la rencontrer. Les juges devraient être conscients de cela et ne pas adjurer les honneurs à un chien qui a une tête atypique. On a souvent dit que la tête avait peu d’importance chez le lhassa-apso car il n’est pas une race de tête. Cet argument ne fait pas le poids. Un tiers du standard décrit la tête. De plus, tous les aspects d’une tête correcte sont essentiels pour survivre dans l’environnement du pays d’origine et sont, en tant que tels, la base du spécimen de la race.

 

LES YEUX : MARRON FONCE NI TRÈS LARGE ET PLEINS, NI TRÈS PETITS ET ENFONCES.

Avec la diminution de la tête, la tendance fut à l’œil rond et proéminent. Cette tendance fut, heureusement, enrayée par le fait qu’un tel œil serait facilement sensible au froid, au vent sec, à la poussière et au soleil. Un lhassa-apso aux yeux proéminents serait très vite aveugle dans l’Himalaya. Les voyageurs revenus du Tibet ont dit n’avoir vu aucun lhassa-apso avec des yeux ronds et globuleux. Le pigment foncé est moins sensible aux rayonnements solaires.

 

LES OREILLES : PENDANTES AVEC DE BELLES FRANGES

L’oreille d’un lhassa-apso est petite, placée haut, légèrement en dessous du sommet de la tête, « serrée » près de la partit chaude de la tête. Les oreilles sont mobiles et ont tendance à « repousser » les poils vers l’orifice lorsque le chien est en alerte. C’est la meilleure oreille que le chien peut avoir pour la protéger du temps, de la poussière, des maladies. L’oreille d’un épagneul ou d’un chien de meute gèlerait facilement, le poids des poils gênerait l’ouie fine, caractéristique de la race, et serait sensible aux parasites et à l’infection.

 

LES PATTES : MEMBRES ANTERIEURS BIEN DROITS, MEMBRES ANTERIEURS ET POSTERIEURS BIEN COUVERTS DE POILS, PIEDS RONDS BIEN COUVERTS DE POILS AVEC DE BONS COUSSINETS

Le fait de courir et de sauter est important pour nos tibétains. Bien protégées par les poils, les pattes doivent être courtes, fortes et bien musclées. La lhassa-apso n’est pas bâti comme un terrier, il n’en a donc pas la démarche raide. Il a besoin de ressort et de l’élasticité d’un chat pour se mesurer aux terrains montagneux. Les paturons et les jarrets sont donc bien allongés. C’est essentiel pour qu’un chien puisse courir et sauter dans la neige. Nous avons tous vu nos lhassa-apsos dans la neige détalant comme des lapins à la surface. Les paturons bien droits ne permettraient pas au lhassa-apso de courir sur la neige. Il a tendance à avoir des paturons qui tournent légèrement sur l’extérieur et se tient bien campé sur ses pattes. Il n’y a pas que le dessus des pattes qui soit bien couvert de poils, le dessous également. Des poils épais poussent entre les coussinets, les protégeant ainsi du froid et des pierres tranchantes, c’est une sorte de « chaussure des neiges » qui l’empêche de s’enfoncer dans la neige. Comme les pattes du lhassa-apso sont courtes nous ne pouvons pas nous attendre à des pattes antérieures bien droites comme celles du terrier. En fait, les pattes antérieures comme celles des terriers sont une aberration humaine. Toutes les créatures à deux comme à quatre pattes tournent légèrement le pied sur l’extérieur. Si vous en doutez, regardez vos pieds lorsque vous marchez. Sans souhaiter les antérieurs du fox terrier nous ne souhaitons pas non plus ceux du pékinois.

 

LA QUEUE ET LE PORT : BIEN COUVERTE DE POILS, DEVRAIT ETRE PORTEE SUR LE DOS, EN SPIRALE. ELLE PEUT AVOIR UN NŒUD AU BOUT, UN PORT BAS EST UN GRAVE DEFAUT

Tous les chiens tibétains ont une longue queue enroulée sur le dos. Le lhassa-apso utilise sa queue comme parasol le jour et la nuit comme couverture pour protéger ses organes génitaux. Il doit éviter tout incident dommageable à ces appendices précieux.

La queue n’est pas mentionnée dans le standard. Les éleveurs d’exposition travaillent énormément pour avoir une queue haute. Une queue très haute va de paire avec un dos creux et une croupe plate. Ce trait distinctif de certains sujets est incorrect, même pour un sujet qui trotte et particulièrement néfaste pour un animal qui saute. Les juges devraient faire attention à ne pas accorder une importance indue sur des caractéristiques qui, quoique attirantes lors des expositions, ne sont pas intrinsèques de la race. De plus le standard ne fait aucune mention de « dos droit ». Pratiquement la majorité des amateurs trouvent que le dos droit est souhaitable. Récemment, il y eut une tendance à présenter un dos incliné comme celui du setter. Mais avant que nous fassions du dos droit une condition sine qua non de qualité, nous devrions nous demander quelle suite cela aura pour le lhassa-apso.

En réalité, selon les critères régissant les animaux qui sautent le lhassa-apso devrait avoir un postérieur plus haut que les antérieurs.

Pensez-vous que ce soit là la raison de ce que nous voyons couramment sur les rings de beauté ? Un éleveur et juge Anglais, Lady Frieda Valentine, qui a obtenu son premier chien en 1930 et qui a jugé beaucoup de lhassa-apsos au début de leur introduction en Europe, trouvait que cela était un aspect essentiel de la race. Au cours des dernières années de sa vie, elle s’est souvent désespérée que les lhassa-apsos aient perdus leur cachet en perdant leur arrière main en faisant référence à la poupe d’un bateau.

 

EN CONCLUSION :

Après avoir mis en évidence les bons et les mauvais côtés de la morphologie de nos chiens, je pense que nous serons tous d’accord pour dire que l’environnement tibétain a été l’élément marquant lors de la création de cette petite créature remarquable et robuste. Il serait naturel de se dire : « maintenant que nous lui avons fait quitter le Tibet, qu’allons nous faire de lui ? Continuerons nous à l’apprécier tel que les éléments naturels l’ont fait ? Le choisirons nous pour les qualités que lui a donné la nature et le garderons nous conforme à son type ? Ou alors allons pour suivre la mode (dans toutes les races) pour un changement de type basé sur les critères d’exposition jusqu’à ce qu’il devient un autre petit chien poilu sans aucun lien biologique avec ses origines ?

Trop souvent, les éleveurs influents sont les plus acharnés à gagner en exposition. Des changements rapides peuvent se produire dans le type si l’on se base sur les succès en exposition d’un sujet rare et brillant ou sur le succès politique d’un propriétaire. Les juges détiennent le moyen d’empêcher la dégradation de la race en apprenant ce qu’est le vrai lhassa-apso et en refusant les honneurs à un sujet atypique.

Une considération prudente de la vraie nature de la race peut aider les éleveurs et les juges à avoir une lecture plus réaliste de l’importance relative des « défauts ». En décidant si tel défaut est rédhibitoire, la question que l’on doit se poser est : ce défaut serait il dommageable à l’animal s’il vivait dans son pays d’origine. Un œil largement saillant, une fourrure douce et tombante, un corps trop court, des épaules qui ne permettent pas une extension flexible, une arrière main qui ne bouge pas…. Seraient de sérieux handicaps pour un chien vivant au Tibet. En outre, d’autres défauts comme les mâchoires en ciseaux sont en fait avantageux. Les dents plus longues chez les femelles peuvent en effet couper plus facilement les cordons ombilicaux. En jugeant les lhassa-apsos on doit pouvoir séparer les qualités innées et essentielles à l’espèce de celles qui ont été ajoutées.

Les qualités essentielles à la survie dans son habitat originel, telles que la bonne santé de bas, la qualité de la fourrure, la tête, le corps, sont à privilégier. Les qualités non essentielles, telles que l’absence de ligne, le manque d’éclat du mouvement, la longueur de la fourrure, c'est-à-dire tout ce qui se rapporte uniquement aux qualités artificielles des shows ne doivent jouer qu’un rôle mineur si nous voulons préserver les qualités uniques de la race.

Le lhassa-apso est un merveilleux produit de la nature : l’expression canine de l’environnement himalayen. Comme une espèce en voie de disparition, le lhassa-apso vaut la peine d’être préservé car il appartient à une espèce primitive authentiquement naturelle. Aucun amoureux de la nature et des animaux ne pourrait prétendre le contraire. Je souhaite que les éleveurs et les juges de lhassa-apsos continuent de l’étudier, à le chérir et à le juger pour ce qu’il est vraiment. Les éleveurs et les juges doivent travailler ensemble pour le préserver ou il perdra ses qualités pour toujours.

Une bonne nouvelle pour ceux qui apprécient ses qualités naturelles, une population d’anciens lhassa-apsos est encore en vie, en bonne santé et typique de la race dans l’Himalaya, échappant à l’extinction, du moins pour le moment. Malgré les multiples restrictions de circulation dans les territoires chinois, des touristes ont récemment rapporté des photos et des récits sur les chiens tibétains.

Je suis certaine que tous les éleveurs et les juges devraient chercher à découvrir et étudier ces photos et ces récits.

J’ai eu des contacts avec des voyageurs rentrant récemment de leur périple et qui ont parcouru les camps des réfugiés tibétains au Népal, au Bhoutan et dans le nord de l’Inde. Les photos provenant des pays frontaliers du Tibet montrent des lhassa-apsos ressemblant fortement aux importations tibétaines des années trente et quarante. Il est encourageant de voire que les dernières photos et les derniers comptes-rendus provenant de l’Himalaya montrent que os lhassa-apsos ne sont pas trop éloignés de leurs origines.

Une amie Européenne a pu, récemment, pénétrer au Bhoutan (pays fermé) et a rendu visite à quelques réfugiés Tibétains qui y vivent. Elle fut l’invité de la reine du Bhoutan et eut la chance d’obtenir trois beaux lhassa-apsos qui appartenaient à une vieille Tibétaine de 83 ans. Cette Tibétaine avait eu ses premiers lhassa-apsos de réfugiés de Lhassa, membres de la noblesse tibétaine. Ces animaux sont parfaits et en les élevant sous la surveillance du « Klur Für Tibetische Hunderasse » (club de race canine tibétaine), ils pourront recevoir les papiers d’enregistrement allemands. La première génération de ces chiens, élevée en Suisse, est âgée de six mois et ils sont parfaits. Plus récemment un parent de la reine du Bhoutan a visité le Tibet et a pu ramener un couple de lhassa-apsos provenant du monastère de Shigabe. Nous espérons que ceux-ci pourront être envoyés en Europe au printemps.

 

Nb : cette thèse n’engage que son auteur. Et sa comparaison avec le standard américain ne peut pas être un point de référence car en Europe les seuls standards qui nous concernent sont ceux de la FCI. « Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain ».