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UN + UN EGAL DEUX

Par Pierre Menesplier Lagrange

 

« Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire vous viennent aisément »

Chez le chien, la position des mâchoires et des dents, l’interaction avec la forme de la tête, l’influence sur le caractère et les maladies. Une position simpliste amènerait à croire que cela est une chose hétérogène or tout est plus ou moins lié. Ce qui ne facilite pas les choses, et même les obscurcis, c’est le jargon trop souvent employé et surtout la confusion des termes.

Ainsi, en premier lieu, on confond aisément dentition et denture. Mettons tout de suite les choses au point : la dentition est seulement liée à la pousse des dents, celle-ci établit, cela devient la denture. Trop répandue aussi est la croyance que toutes les « dents de lait » tombent et sont remplacées. Or il y a des dents permanentes : les arrière molaires. On les appelle monophysaires, les autres étant, très logiquement diphysaires.

Certains éleveurs ont fait arracher les dents monophysaires avec le résultat que l’on peut deviner. En concours, un juge ne devrait pas être trop regardant si les dents caduques ne s’insèrent pas parfaitement avec les autres. Le fait du remplacement des prémolaires 1.2.3 et 4 par les dents définitives vers 5 mois et du développement de l’arrière molaire vers 7 mois génère, quelques fois, un mais d’inclusion.

Sans entraîner le lecteur dans les « nomina anatomica veterinaria » d’autant que les appellations viennent du grec et non pas du latin, il y a souvent confusion et même contradiction. En dehors des dents dites « en piano » : une dent reversée en avant, une droite, une autre renversée vers l’arrière…. Et même une arcade entière renversée (en général en avant) il n’y a guère que trois positions à considérer : énognathe, orthognathe, prognathe. Ce serait faire de la grecophobie de ne pas les employer. Malgré tout, on dit et on écrit même souvent « prognathisme inférieur » ce qui n’est qu’un pléonasme, mais plus grave encore : « prognathisme supérieur » qui est une contradiction.

Bien sur, l’énognathisme sans perte de contact et celui avec perte de contact, de même le prognathisme qui, contrairement à ce que l’on pense est dû à un raccourcissement de la mâchoire supérieure et non à un allongement de l’inférieure, impliquent qu’une déformation osseuse de toute la tête entraîne une mauvaise adaptation mandibulaire. Le prognathisme exagéré est donc dégénératif. Quant à l’énognathisme avec perte de contact, le constat est plus funeste car son influence se répercute sur le système nerveux et glandulaire et il semble prouvé qu’il en est de même chez l’homme. Quant à l’énognathisme exagéré (avec perte de contact) il semble encore plus funeste, son influence se répercutant sur le système nerveux et glandulaire. Il semble prouvé qu’il en soit de même chez l’homme. Les étudiants en sociologie hurleraient que c’est une « réduction biologique » mais paraphrasant une auteur célèbre je dirai que lorsque j’entends parler de sociologie je sors mon revolver ! Tant pis pour Durkheim ! Il est d’ailleurs facile d’enfoncer le clou, renseigner vous sur le gène D4DR et sur le chromosome 17 et vous conclurez qu’il existe bel et bien un gène de la personnalité.

Mais revenons dans le domaine purement animal, chez les oiseaux le bec en ciseaux sert à écoper, le bec en sabot sert à harponner et le bec de l’huîtrier dit bien son usage. Ce qui nous ramène à la question de fond purement scientifique : « hasard ou nécessité ? » Pour clore ces dires, ne croyez vous pas que les déformations osseuses de la tête du chien entraînant des positions mandibulaires diverses d’où découle parfois l’exophtalmie qui provoque une fragilité oculaire.

La PRA, par exemple, ne se retrouverait-elle pas chez des sujets exophtalmiques.

Ainsi, comme je le disais au début de ce propos, tout est lié fortement.