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Quand on gène, le milieu canin est impitoyable !
par Joëlle Nambotin Gobbi
octobre 2006
Une mésaventure, arrivée à de vieux éleveurs prouve, une fois de plus, que la moralisation de l’élevage a ouvert la porte à une cohorte d’éleveurs pas très recommandables.
Élever une race parce qu’on l’aime et que cet amour devient passion c’est ce que l’on rencontrait parmi les éleveurs de la première heure. Ils ne demandaient rien à personne et surtout ne déclaraient pas les frais importants qu’ils investissaient dans cette passion. Un vieil éleveur m’avouait « Je n’ai jamais trompé ma femme sauf peut-être avec mes chiens. Pour eux je n’étais pas souvent avec elle, pour eux les économies fondaient comme neige au soleil ». Il est vrai que ces éleveurs vendaient quelques chiots, il est vrai qu’ils en gardaient bien davantage.
La passion du chien c’est bien, en faire une question d’argent l’est moins. Le passionné doit peu à peu laisser la place aux marchands. Et, s’il tente de s’incruster pour tenter de sauver la race qu’il aime. Il ouvre devant lui une quantité impressionnante de tracasseries administratives.
C’est ce qui arrive, aujourd’hui, à une puriste du lhassa apso qui, faisant fi des modes américaines a préféré le retour aux sources. Hélène a utilisé une petite chienne du Sikkim et un étalon (actuellement chez un moine Tibétain résidant à Marseille) en provenance de chez Gérald d’Aoust (Canada) ce dernier l’ayant importé du monastère de Drepung (Tibet). De cette alliance sont nés 3 mâles et 2 femelles que l’on pourrait qualifier de 100 % purs tibétains.
Étant de philosophie bouddhiste, Hélène et Claude (son mari), ont pu obtenir une petite chienne en provenance du Sikkim. Les preuves de l’origine de cette chienne sont sans appel, cependant les « éleveurs » détenteurs de champions made in USA, mettent tout en doute publiquement, car eux ont la science infuse. (Il ne faut pas oublier que ces mêmes personnes ont accusé un éleveur du Nord et moi-même par l’occasion, d’avoir fait un faux en déclarant des « prapsos » comme épagneuls, mon étalon Jaino était le père, il a fallu un test sanguin pour prouver notre bonne foi).
Certains réclament à cors et à cris un test sanguin pour les chiots de cette chienne. Ce serait oublier que les tests prouveraient la filiation mais pas la provenance. On n’en est pas encore là.
Cette expérience que bons nombres d’amateurs de vrais lhassa apsos nous envient, est une chance pour l’élevage français. Mais comme le dit si bien l’adage : « charbonnier est le plus mal chauffé ». En refusant de voir le creuset providentiel qu’est en train de créer Hélène en fondant une lignée, nous allons laisser partir à l’étranger une mine d’or. Le pire dans l’histoire, c’est que ces mêmes personnes qui condamnent sans être jamais venus les voir, ces chiots au sang pur, seront ceux qui dans quelques années, iront acheter à prix d’or, à l’étranger, tous les « déchets » qu’on voudra bien leur céder. Ce n’est pas pour rien que les Américains disent de nous que nous achetons n’importe quelle « m…. » à n’importe quel prix.
Hélène n’a jamais affirmé que ces chiens doivent remplacer les nôtres. Bien que dans cette portée deux sujets pourraient facilement concourir sur les rings. Son espoir est qu’un jour, une retrempe pourrait apporter une amélioration notoire à un physique qui n’est plus celui du standard originel.
Hélène ne peut pas gêner, d’autant que ses chiens ne sont pas à vendre. Il lui faut d’abord créer sa lignée. Mais ses détracteurs savent-ils au moins ce qu’est une lignée ? Je ne le crois pas.
Audiar disait : « je ne parle pas aux cons, ça pourrait les instruire », aujourd’hui j’espère qu’ils liront ses lignes et je leur demanderais de ne pas tirer sur l’ambulance, ils sont déjà dedans.