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The Kennel Gazette

Note on Tibetan dogs, by the Hon. Mrs Bailey     April 1934

Reproduction, avec l’accord du Club des Chiens du Tibet, du fascicule écrit sur le Lhassa-apso

Par Mme Y. de Zarobe

Préfacé par Mesdames Irma Bailey et Yvonne de Zarobe

 

(…)

Avant de faire lecture du standard, il est utile de relire les notes de Mrs Bailey dans le Kennel Gazette d’avril 1934.

 

Le mot « apso » est le nom tibétain désignant tout chien à poil long. C’est une déformation de « rapso » qui veut dire « ressemblant à une chèvre ».

Ces chiens ne sont pas sans rappeler les petites chèvres à poil long du pays, bien que, naturellement, ceux-ci soient plus petits.

On peut trouver différentes sortes d’Apso au Tibet, mais après une longue pratique des notables Tibétains, j’ai pu déterminer le type généralement préféré. Celui-ci est purement un chien de compagnie. C’est un petit chien.

Dès lors, il doit avoir le poil long comme son nom l’indique, plus le poil est long, mieux il est, dans les limites du raisonnable cependant.

En ce qui concerne la couleur, la plus commune est le noir, ou le gris fer, mais les Tibétains préfèrent le doré ou la couleur miel.

Les chiens hauts sur pattes, que l’on présente ici, ne seraient pas admirés au Tibet.

Autant que je sache, le nom « Apso » désignant ces chiens en anglais apparut pour la première fois dans le Daily Mail du 9 août 1929. Le texte suivant explique l’origine de mon élevage.

En 1920-1921, le Colonel R.S. Kennedy passa environ un an à Lhassa, comme médecin militaire auprès de Sir Charles Bell, qui était à cette époque attaché politique au Tibet. En remerciement pour les soins donnés à sa femme, le Commandant Tsarong Shape, chef des armées tibétaines, désira faire un présent au Colonel Kennedy qui refusa, mais accepta cependant un couple de chiens ; le mâle s’appelait Sengtru et la femelle Apso.

Il les emmena aux Indes, mais en 1922, il prit sa retraite et m’offrit ses deux chiens. Mon mari était, à ce moment là, attaché politique au Tibet succédant à Sir Charles Bell et nous vécûmes au Sikkim, à la frontière du Tibet pendant sept ans.

Nous allions chaque année au Tibet avec nos deux chiens. Nous essayâmes avec le plus vif intérêt de trouver des chiens similaires, mais nous souhaitions des chiens présentant les mêmes caractères, notamment la couleur. Cela fut impossible. En 1924, mon mari passa près d’un mois à Lhassa, où il rencontra fréquemment le Dalaï-Lama. Il essaya d’obtenir d’autres chiens par l’intermédiaire de Sa Sainteté et des hauts dignitaires Tibétains.

Bien entendu, il n’y a pas d’expositions au Tibet et par conséquent l’élevage n’est pas pratiqué avec autant de soins que chez nous. Il eut donc beaucoup de difficulté à trouver des chiens répondant aux critères des Tibétains, tels que : la taille, la forme, la longueur, la texture du poil et la couleur. Il trouva cependant une femelle appartenant à un jeune officier Tibétain, appelée Démon ; son propriétaire ne voulu pas se séparer d’elle mais accepta de la confier à mon mari afin de la faire porter. Cela était essentiel car jusque là notre élevage ne provenait que du couple d’origine, et il y avait un risque de consanguinité. Cette chienne (nous la baptisâmes Demon) tandis que son propriétaire l’appelait Apso (du même nom que la notre), eut une portée avec notre mâle Sengtru. Elle fut renvoyée au Tibet, cependant elle se perdit en route et on ne la revit jamais.

Mon mari quitta son poste en 1928, date à laquelle nous n’avions toujours pas pu trouver d’autres chiens répondant à ce que nous cherchions. Comme nous ne pensions pas retourner au Tibet, il était essentiel de trouver du sang nouveau. C’est ainsi que nous trouvions un mâle « Lhassa » qui correspondait à ce que nous cherchions en tous points à l’exception de la couleur. Lhassa était un chien blanc et gris et non d’une couleur unie. Nous le primes car il était le plus proche du type recherché. Je suis heureuse de dire que sa progéniture a été, jusqu’ici, d’une excellente couleur. « Lhassa » appartenait à feu Monsieur Martin, de la British Trade Agency à Gyantse (Tibet), qui l’avait depuis huit ans lorsqu’il me l’offrit. Il appartient à présent à Monsieur Dudley de l’élevage « Brambledown Sherness ».

En 1928, nous ramenâmes ce chien « Lhassa » en Angleterre ainsi que cinq des descendants de Sengtru, Apso et Demon, c'est-à-dire : Taktru, Droma, Tsitru, Pema et Litsi.

 

Ce texte écrit en 1934 par the Hon. Mrs Bailey, mérite toute notre attention, car il est révélateur sur bien des points.

En effet, Mrs Bailey explique bien qu’il y avait beaucoup de chiens au Tibet, mais que ceux de ce type étaient très rares et difficiles à obtenir malgré les hautes relations dont elle pouvait bénéficier.

Ces apsos étaient le produit d’une sélection faite selon les goûts des notables Tibétains, les seuls à en posséder.

Cette sélection semble être déterminée par quatre points :

LA TAILLE, LA FORME, LA LONGUEUR, LA TEXTURE DU POIL et LA COULEUR

 

1 - La taille

Les Tibétains, très influencés par la culture chinoise, appréciaient particulièrement les chiens de petites tailles.

 

2 – La forme

Les Lamas Tibétains, animés par l’idée religieuse de Bouddha chevauchant un lion, étaient soucieux d’arriver à obtenir l’image du lion à travers leur chien. Ils recherchaient le type compact, la poitrine éclatée, le rein puissant, le dos court (ce que les anglais appellent « cobby »).

 

3 – La longueur et la texture du poil

Les conditions climatiques du Tibet sont telles que tous les animaux qui y vivent sont protégés par leur sous poil abondant. Les apsos n’échappent pas à la règle. Le poil de couverture est fin et plus dure qu’il ne paraît ; la partie la plus dure se trouve sur le dos. Chez les chiens assez clairs on peut observer, sur l’arête du dos, quelques poils foncés, qui font penser à la crinière du cheval : chez les foncés, ils existent de la même manière mais on ne les sent qu’au toucher. Le chien doit être bien garni en poil d’une bonne longueur, mais il n’est pas indispensable que celui-ci touche le sol.

 

4 – La couleur

Pour les Tibétains, tout comme pour les Chinois, les couleurs ont une grande importance. Elles sont symboliques. Ainsi le chien doré est pour eux le chien à « l’Aura » (golden coated nimble dog). C’est l’image du lion, avec tout ce qu’il représente dans l’histoire religieuse du lamaïsme tibétain. Cette interprétation mythique est probablement à l’origine de l’élevage de cette race au Tibet.

Il est vraisemblable que la souche première était de couleur dorée et que, comme cela se produit dans beaucoup de races, d’autres couleurs apparurent qui furent acceptées, dans la mesure où le chien répondait aux caractéristiques recherchées.

 

Il ne fait pas de doute que le premier standard anglais a été établi d’après les notes de Mrs Bailey, dont les sources sont purement tibétaines.

Bien entendu, le standard des Tibétains n’est pas formulé comme le notre, mais en esprit il existe. Il ne faut pas oublier que c’est depuis la fin du XIXème siècle que nous connaissons les standards modernes et cependant, de tout temps, depuis la plus haute antiquité, les hommes se sont intéressés à l’élevage. Il est intéressant de comparer l’expression poétique d’un standard (avant la lettre) de Gaston de Foix, cynophile averti, ou un poème de Ronsard sur les qualités d’un bon chien, avec celle des textes chinois décrivant l’image idéale des leurs, pour se rendre compte des affinités qui unissent les hommes à travers les siècles et cela malgré les différences de mentalités. C’est toujours et partout la recherche d’une perfection.

Avec toutes ces expériences vécues et les énormes moyens d’échanges et de contact dont nous bénéficions actuellement par rapport à tous ceux qui nous ont précédés, nous nous devons d’unir nos efforts, non seulement « éleveurs Français », mais aussi Etrangers afin que, guidés vers le même but, nous arrivons à produire des beaux « apsos tibétains ».

Notre dénominateur commun est le STANDARD.

Malheureusement, comme cela arrive dans beaucoup de domaines, l’interprétation d’un même texte est souvent différente. Les conditions climatiques, le mode de vie, les goûts et l’époque sont des facteurs qui, quoiqu’on veuille, en modifient notre lecture.

En cinquante ans beaucoup d’élevages de lhassa-apsos se sont créés dans le monde. Le souci primordial des éleveurs doit être de préserver les caractères de la race et de na jamais donner la priorité à une esthétique qui, pour flatteuse qu’elle soit, s’éloigne du type d’origine.

La thèse du Dr Lescure faite en 1961 en connaissances des premiers documents et l’étude de sujets sélectionnés qui ont servi à l’établissement du premier standard de la race remis par Lady Freda Valentine à Mademoiselle Violette Dupont.

(…..)

En ce qui concerne la longueur du chien il est admis, en général, que l’on doit ajouter 5 à 8 cm maximum à la hauteur au garrot. Cela donne pour un chien de 25 cm de haut 30.5 cm ou 33.5 cm de long (la mesure étant prise de la pointe de l’épaule à la pointe de la fesse.

Les poids n’ont jamais été mentionnés dans les standards du lhassa apso. C’est un chien assez lourd même s’il est de petite taille ; son squelette est solide, son corps très musclé.

La taille n’a rien à avoir avec le poids, il y a des chiens grands au squelette léger, qui sont bien moins lourds que des sujets de petite taille biens charpentés et compacts. C’est d’ailleurs là que réside la difficulté : avoir un chien qui a la lourdeur du plomb, sous un petit volume.

La queue est assez longue, elle dépasse légèrement le jarret quand elle est déroulée, attachée haut, elle s’enroule à 2 cm environ après son attache. Plus elle est roulée, mieux c’est.

Au Tibet, la plupart de ces chiens présentaient un crochet au bout de la queue, ce qui lui assure toujours une excellente tenue.

Ce caractère tend à disparaître, ce qui est fort dommage. Les Tibétains, selon Mrs Margaret Hayes (qui vécut longtemps aux frontières tibétaines et s’intéressa beaucoup aux races indigènes), attachait une grande importance à ce détail. Ils s’assuraient par là que le chien avait bien les caractéristiques de la race. Ce point ne doit pas échapper aux éleveurs s’ils veulent de bonnes tenues de queue sans problèmes.

(….)

Le cou est court et puissant.

La poitrine est large, les côtes bien développées mais de forme légèrement ovoïde. La hauteur de la poitrine correspond à peu près au vide sous sternal. Le chien doit être bien pigmenté, les yeux les plus foncés possible, les paupières très noires ainsi que les bords labiaux, le palais, la truffe, les soles des pieds, les ongles la vulve et le scrotum.

La truffe, vue de profil, est très légèrement relevée, les narines bien ouvertes.

En ce qui concerne la couleur, il est inutile de préciser qu’un chien possédant les caractéristiques de sa race est un bon chien, quelle que soit sa couleur.

La démarche est caractéristique, elle est légère, enlevée, le chien donne l’impression de marcher sur la pointe des pieds.

 

Si la première partie de ce texte est de Mrs Irma Bailey (traduction de Y de Zarobe) les commentaires qui suivent sont de Y de Zarobe.